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7.12.20

Libération

Papa m'a donné la vie. Merci.

Papa était aussi un ogre narcissique. Un narcisse à l'égo fragile.

Il percevait notre relation comme une compétition. Une compétition qui menaçait son égo. 

Il ne souhaitait pas me voir réussir. Me sentir m'affirmer. Son monumental égo d'argile en aurait été fragilisé.

Ce désir de mon père m'a complètement consumé.

Ma façon de gagner son approbation était d'être un loser insipide. Renfermé. Déconnecté de lui-même.

Ma façon de gagner son approbation était d'échouer dans ce qui pouvait constituer une menace à son égo. Et de faire comme lui dans tout le reste.

Je ne suis pas devenu celui que j'étais censé être. Je n'ai pas eu la vie que je devais avoir. 

Et je ressens cette influence jusque dans mes sensations d'aujourd'hui. Son emprise implicite. Elle existe dans mon corps. Elle imprègne mon existence.

Si mes sensations sont négatives, c'est parce qu'elles passent par le prisme de son influence.

Mais j'ai aussi toujours eu un désir de m'en libérer. Une volonté de vivre. 

De devenir celui que je devais être.

Cette personne que je devais être, je l'ai toujours sentie vivre au fond de moi. Tapie dans l'ombre.

J'ai toujours senti sa présence. C'est juste qu'elle est genée, contrainte sous le poids de tout le reste.

Mais c'est en acceptant ce poids que je m'en libère.

C'est en acceptant mon histoire que je permets à cette personne d'exister. 

C'est en pardonnant à Papa que je peux me retrouver. Donner toute sa plénitude à l'existence. 

Personne ne choisit d'être comme Papa. Il existe au fond de mon père une personne aimante, elle-aussi enfouie sous le poids de sa propre histoire.

Il n'a pas su l'accepter. Il n'a pas pu s'en libérer. Je sais, c'est compliqué.

Mais j'ai ma propre existence. Ma propre vie à vivre. Ma propre histoire à aimer. Et à écrire.

Que c'est bon d'enfin se retrouver.

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15.11.19

Presque 3 ans putain


Salut.

L'avant-dernier article date d'il y a presque 3 ans.

3 ans!!

Je m'en souviens bien.

Je sortais du métro à Midtown et il pleuvait. Une fin de matinée grisailleuse. En marchant sous la pluie, je me demandais à quoi ressemblerait un article qui résumerait tout.

Alors je me suis installé dans le lobby de l'Ace Hotel pour taper. Pour tenter de résumer ma vie jusqu'ici.

Alors peut-être qu'il est temps de refaire pareil. Mais pour ces 3 dernières années cette fois.

Parce qu'en 3 ans pas mal de choses ont changé vous savez.

Déjà je me suis marié. Au début, c'était sympa. Et puis après un temps plus tellement. Ah, et j'ai quitté New York aussi. On y reviendra.



Mais il y a déjà eu ces moments qui font qu'on se sent en vie.

Mon pote qui m'a rendu visite deux fois de Paris.

Les couchers de Soleil dans mon endroit splendide. Les traversées de Central Park en Citibike bourré au milieu de la nuit. Les longues ballades autour du Reservoir.

La pute super jolie que j'ai baisée super stressé à Paris aussi.

Je sais pas pourquoi. J'étais juste à Paris pour visiter, aucune raison de stresser. Mais ce jour-là j'étais stressé. Ejaculation express. 2 minutes. Vous y croyez?

Moi, l'Olympien du Sexe. Le Zinedine Zidane de la quequette. Le Mike Tyson de la levrette. Après elle m'a dit "T'as un style spécial quand même". Elle m'a tué. J'aurais du me sentir humilié, je sais, mais j'ai pas pu m'empêcher de rigoler. "Mais pourquoi tu ris?".

La baise crispée c'est pas mon fort qu'est-ce que vous voulez. A 21 ans une copine avait voulu que je la prenne dans le placard. Avec ses parents juste à côté. Sans verrou à la porte. J'étais pas très à l'aise, j'aimais bien son père. 20 secondes.

Olga aussi. Une Russe qui était assis à la terrasse du Hibou en Juin de l'année dernière.

Je m'installe à côté d'elle. Elle devait repartir de Paris le lendemain. Moi aussi. Elle parle super bien Français. On a une conversation agréable, c'était une fin de journée charmante à Saint-Germain-des-Prés.

J'ai du lui déchirer le jean pour pouvoir la doigter. En échange, elle m'a taillé une pipe, de loin la pire de toute ma vie. Elle m'a arraché la bite. Ca fait quand même plaisir.

Cette danoise assise le soir tard à une autre terrasse de Saint-Germain. J'en suis tombé amoureux en 10 minutes. Grande blonde fine aux yeux verts. CANON. Très gentille et beaucoup d'humour (comprenez: elle riait à mes blagues). On a une discussion amusante, parfois profonde, souvent flirty.

Et tout à coup il est 2 heures du matin. Entre deux verres de vin je lui propose des edibles preparés la veille. Elle me dit qu'elle n'en a pas pris depuis des années... et elle se laisse tenter.

Elle me prend la main sous la table. Je plonge dans ses grands yeux verts. Projection dans une autre dimension. Son visage m'invite. Elle seule existe.

Les edibles ont commencé à faire effet alors que nous traversions le Pont des Arts. C'est monté d'un coup. Mise sur orbite. Elle et moi. Elle avec moi. Nous flottions à travers le jardin des Tuileries et à travers le temps, connectés par nos deux cerveaux psychédéliques.

La princesse de Copenhague a glissé son bras sous le mien alors que nous longions l'enceinte du Louvre. Elle repartait tôt le lendemain, mais il nous restait quelques heures. Son Airbnb était tout en haut de la butte Montmartre. On a fait l'amour sous la lune et les étoiles. La ville illuminée s'étendait vers l'infini, comme un océan.

C'était une nuit magique. Je repense encore souvent à elle.

Ca me fait réaliser que ma vie sexuelle réside désormais à Paris, bien que je n'y passe que quelques semaines par an. C'est parce que celle avec qui je me suis marié n'y vient jamais. Je trépigne d'impatience d'y revenir fin Décembre (ufany.blog@gmail.com).

Bon. Maintenant vues de haut, Danoises et arracheuses de bites mises à part, ces 3 années auront été celles d'une longue chute, et puis d'une lente remontée.

D'abord la chute.

Il y a 3 ans j'ai arrêté ce business que j'étais venu lancer à New York. Je pense avoir craqué.

Je travaillais beaucoup, sans savoir où j'allais. J'étais paumé. 





Une angoisse permanente au fond du ventre. Un truc pas vraiment clair. Logé tout au fond, depuis très longtemps. Un truc auquel je n'avais jamais eu accès et qui devenait incontrolable.

Il était devenu impossible de me concentrer.

Alors j'ai arreté.

Et je me suis mis à chercher un travail. Pour la premiere fois depuis la fin de mes études.

J'avais pas eu de boss depuis mon premier taff vous savez. On perd l'habitude. J'ai tenu 8 mois.

Au début, un certain entrain m'animait. Je m'étais fait à l'idée de devoir bosser pour quelqu'un. J'avais plus vraiment le choix. En attendant le métro pour ma premiere journée, une petite voix me répetait "This is me. Taking my life back".

Principal souvenir de cette parenthese enchantée: le chien du boss qui se baladait dans le bureau avec la trique en permanence. Une trique de iench. Un zizi tout rouge et juteux. 

Personne ne semblait remarquer. Le boss soulevait son chien dans la salle de réunion pour le mettre sur ses genoux. Le chien bandait. Le chien bandait toujours très dur. Ca mettait une certaine ambiance. De la gaieté, muette.

Apres 6 mois à regarder la bite du Pug j'ai commencé à chercher un autre travail. J'ai trouvé assez vite. Cette fois, j'ai tenu 3 mois. Voilà pour mon retour en fanfare dans la force de travail. Je ne suis pas un très bon employé.

Quelques mois ont passé, et j'ai perdu mon appartement avec une vue d'enculé sur Central Park: 


Je me suis marié aussi. C'est pas terrible. Peut-être l'objet d'un autre post. 

Et puis j'ai voulu me relancer. Interrompre la chute. Repartir du bon pied. Lancer une nouvelle boite.

Mais il y avait toujours ce truc enfoui. Ce truc qui se manifestait dès que je tentais de faire quoi que ce soit. Cette espèce de peur latente quand je me mettais derrière le clavier. Le sentiment de ne pas être à la hauteur. D'être un imposteur. Et l'angoisse que par l'action, mon imposture soit révélée. 

J'y ai toujours remedié par une combinaison de procrastination et de masturbation. C'est pas très productif.

Ce truc enfoui continuait de tirer les ficelles de mon esprit. Il me tenait pieds et poings liés depuis la cave de mon cerveau. Depuis les entrailles de mon inconscient. Il controlait mes actions et mes pensées, inhibait ma capacité à aimer et à créer

Sans que je sache vraiment pourquoi. Et peu importe mon désir de voir les choses changer, ce truc me suivait à travers les années. 

A peut-être 17 ans ou 18 ans par exemple, je m'étais promis, en m'enfoncant dans les entrailles du grand parc, de n'en ressortir qu'après avoir compris ce qui ne tournait pas rond chez moi. Je pensais encore que si je comprenais, alors tout rentrerait dans l'ordre. 20 ans après j'ai toujours rien compris. 

Mais j'ai commencé à entrevoir une porte de sortie. En jouant cartes sur table. En étant honnête avec moi-même.

La vérité, c'est que je n'avais jamais rien compris à ce qui m'arrivait.

Et ma seule certitude, c'était que ma façon d'opérer ne marchait pas. La façon dont je me comportais avec les autres et avec moi-même ne m'avait mené nulle part. Si j'avais été une toute autre personne tout le long, une autre version de moi-même, les choses auraient été meilleures.

C'est en me disant cela, en marchant à travers les rues de l'Upper West Side, que j'ai ressenti un sentiment de liberté immense.

Parce que j'étais libre d'essayer quoi que ce soit. Rien ne me retenait. 

Celui que j'avais été jusqu'à présent était une impasse. Il fallait que j'essaye quelque chose d'autre, n'importe quoi d'autre, et il fallait que le changement soit radical. C'était la seule contrainte.

Alors c'est ce que j'ai fait. J'ai essayé quelque chose de complètement différent. Un truc radical. Et lentement, j'ai entamé ma remontée.

Je vous en dirai plus au prochain post. Mais pas dans 3 ans cette fois! Promis.

Ah oui. Et comme je vous l'ai dit j'ai dû partir de New York aussi. Ca c'était en Mai dernier. Je vous raconterai tout. 

Ca fait plaisir de vous retrouver.




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17.9.18

Un truc magique


Ca fait un moment qu'on ne s'est pas vu et beaucoup de choses ont changées de mon côté.

Mais si je reviens dire bonjour c'est juste pour partager une petite trouvaille. Un truc magique.

Si tu ne fumes pas d'herbe, ou que tu ne connais personne qui en consomme, alors passes ton chemin. Ca ne va pas trop t'intéresser. Mais si c'est le cas tu vas me remercier, fonce-dé!
Ca se passe en deux temps.

1. "Vaporise" ton herbe...

Déjà, vaporiser son herbe est mille fois supérieur au fait de la fumer. L'effet est beaucoup plus intense et "clean" en même temps. C'est plus économique. C'est moins nocif. Tu ne pues pas le goudron. Etc.

Mais surtout, et c'est l'objet de ce petit post, les restes de ton herbe vaporisée (aussi connue sous le nom de "AVB") recèle une propriété magique. Un truc fantastique. On y vient dans un instant (voir 2., ci-dessous).

Mais déjà comment vaporiser son herbe? Perso j'utilise un type spécial de pipes appelées"Bubbles". Aussi connues sous le nom de "pipe à crack". Ca ressemble à ca:


Elles se commandent en ligne mais vous pouvez aussi en trouver au Musée du Fumeur à Paris. Toujours à utiliser avec une flamme chalumeaux par contre, déconnez pas.

Si vous êtes plus classy et un peu discret, vous pouvez aussi opter pour un truc comme le Pax ou même un M (aussi dispo au Musée du Fumeur aux dernières nouvelles).

Mais là n'est pas l'essentiel. L'essentiel c'est ce que tu fais de ton herbe une fois que tu l'as vaporisée...

2. ... Et tu la bouffes

Eh oui. Voilà le secret. Le truc qui change tout. Je ne sais pas comment ca m'a pris si longtemps pour trouver un truc pareil.

Car voyez-vous, l'herbe en tant que telle ne contient pas de THC (le principe actif qui te fait rigoler). Si tu manges de l'herbe "fraîche", il ne se passera rien. Seules des températures élevées vont créer le THC qui te fera rigoler.

Donc, une fois l'herbe vaporisée, le THC est activé. Et si tu la manges tu vas planer. Mais pas comme d'habitude. C'est autre chose. Vous allez retrouver les sensations de vos touts premiers pétards. Mais en beaucoup plus fort.

Pourquoi? Parce que quand tu manges de l'herbe, ton foie transforme le THC en une autre substance, le 11-hydroxy-THC. Et cette substance, c'est pas le truc auquel tu es habitué. C’est beaucoup plus psychédélique. Hallucinatoire, presque.

Vous prenez 10km de hauteur sur votre vie. Vous vous rendez compte de choses dont vous n'aviez pas idée.

Vous reconsidérez totalement le chemin de votre existence. Vous traversez de nouveaux champs de conscience.

Et tout apparaît sous un nouveau jour. Votre place dans l'univers. Vos relations. Tout devient clair. Votre créativité est en mode turbo. Le son du vent qui agite les feuilles d'un arbre vous enfle le coeur du bonheur d'être en vie. Vous prenez conscience de la texture de la vie. Vous développez une capacité d'empathie que vous ignoriez. Et plein d'autres trucs comme ca.

Par contre il m'aura fallu quelques tentatives pour apprendre comment en profiter vraiment. Alors pour vous faire gagner du temps (Maïté tu me passes le tablier?):

- Mettez une quantité de AVB (herbe déjà vaporisée) à peu près égale à celle d'un gros joint

- Faites chauffer un peu d'huile d'olive à feu très très (très) doux et ajoutez votre ABV finement broyée (l'huile doit être tiède et ne doit en aucun cas bouillir)

- Au bout de 10 minutes, versez l'huile dans un bol et bouffez-la avec du pain ou mélangée à votre repas

- Vous ressentirez les effets au bout de 45 min environ. Ca va durer 5 heures

- N'essayez pas de contrôler le truc. Laissez-vous emporter, tout simplement. Et surtout gardez un petit carnet à portée de main pour prendre des notes

- Si c'est trop fort, prenez deux Advils et vous retombez sur Terre (c'est pareil pour les pétards, d'ailleurs).

Par contre garde l’huile magique en lieu sûr, et fais gaffe à ce que ton chien ne se retrouve pas à tripper comme un hippie au fond de sa niche.




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22.11.16

Ma vie jusqu'ici


Si vous allez grimper l'Himalaya c'est mieux de ne pas commencer à Paris. Partez du pied de la montagne. On va pas s’emmerder.



Et dans la vie c'est pareil. On ne commence pas tous au même endroit. On n’a pas tous les mêmes chances de réussir.

Perso j’ai eu de la chance. Je fais parti de ceux qui sont entrés dans la vie avec de bonnes cartes en main.

Un pays riche. Libre. Une famille aisée. Sentiment d’appartenir à une classe privilégiée.

Mais dans ces cartes se cachaient aussi quelques avaries. C'était pas de leur faute. Mes parents avaient des problèmes qu'ils n'étaient pas armés pour affronter.

Ca a commencé quand j’avais 6 ans. Le début des emmerdes.

Le prof avait écrit une phrase au tableau qu’on devait déchiffrer. La phrase, c'était “cette famille est heureuse”.

Je me souviens que j'étais assis au fond de la classe à côté d’un autre garçon. Et parce que cette description semblait si loin de notre réalité, j’ai dû faire un effort considérable pour retenir les larmes qui poussaient très fort juste derrière les yeux.

Premier sentiment de tristesse. Le plus intense que j’avais connu jusque-là. Un de mes premiers souvenirs. Les mots "famille" et "heureuse" mis côte à côte m'avait révélé l'évidence. Nous n'étions pas heureux.

Mon père surtout. Pas équipé pour surmonter ce dans quoi il s'était lancé. Alors il a perdu pied. Et il nous a tous entrainé avec lui. Il s’est défoulé. Sur moi surtout. Pas trop sur mes frères et soeurs, heureusement.

Mais il ne m’a jamais frappé. C'était plutôt une entreprise de destruction psychologique. Depuis la fin de mon enfance et pendant le plus clair de mon adolescence.

Ca a pas trop mal marché.

Après quelques années j’étais devenu terrorisé à l'idée de commander un menu Big Mac. Une angoisse et un stress infernal quand je me trouvais en présence d'une autre personne. Incapable de comprendre ou même d'écouter ce qu’on me disait. Un vrai demeuré.

Effacement total de la personnalité. J’ai traversé les années comme un fantôme. Sans aucune prise sur la réalité.

Et à partir de là l’histoire de ma vie est devenue celle d’un gouffre de plus en plus difficile à traverser.

Un gouffre entre des rêves démesurés d'une part, et l'incapacité totale de les réaliser d'autre part.

Je me suis mis à rêver pour m'échapper. Parce qu’on m'avait tellement répété que j'étais un incapable.

Je me suis mis à rêver de grandeur. Et d’ailleurs. Construire des choses qui me dépassait. Des choses considérables. Assez grandes pour compenser le vertige de l'insignifiance.



Mais en même temps le manque total de confiance en moi m'empêchait d'accomplir quoi que ce soit.

On m'avait tellement répété que j'étais bon à rien... Les grandes étapes de la vie m'étaient insurmontables.

Et je me suis retrouvé coincé entre le désir de quelque chose d'exceptionnel et l'incapacité de prétendre ne serait-ce qu'à la normalité.

Alors je me défonçais tous les jours pour rendre mes rêves plus réels.

Et pour me consoler. Pour oublier le gouffre au-dessus duquel je lévitais. Pour oublier la solitude. La réalité. La peur de la réalité.

Et parce que je ne pensais pas être à la hauteur du moindre succès, je me sabotais avant même qu'il ne pointe le bout de son nez.

Du coup j’ai tout raté.

Je voyais les autres avancer et moi je restais bloqué.

Leurs études. Leurs amis. Leurs premiers jobs et leurs carrières qui prenaient forme. Mariage. Premier appart’. Enfants. J’observais tout ça comme un couillon tout seul sur le bord de la touche.

Au fil des années je me suis isolé dans le confort de la solitude. Pour éviter le regard des autres. Pour ne pas être confronté à ma propre réalité.

Et vous savez, j’ai en ai longtemps voulu à mon père. Pour être responsable de mon malaise. Pour m’avoir rendu la vie si compliquée.

Mais j'ai bien fini par me rendre compte de la vérité. Et la vérité, c'est que le seul responsable en fait, c’est moi.

Parce que c’est comme pour tout. Il y a les bonnes raisons. Et puis il y a les vraies raisons.

La bonne raison c’est que mon père a été un enculé faible et irresponsable qui m’a coupé l’herbe sous le pied et m’a empêché d'avancer.

Mais la vraie raison, c’est que je suis le seul à avoir écrit l’histoire de ce qui s’est passé.

Beaucoup de personnes vivent des choses similaires dans leur enfance. Mais personne ne réagit de la même façon.

Nous seuls choisissons ce dont on veut se rappeler. On sélectionne quels souvenirs intégrer ou non dans l’histoire qu’on veut être celle de notre vie. Et on écrit cette histoire. Pour y puiser des forces, ou pour se trouver des excuses, ou pour s'apitoyer sur son sort.

Nous sommes les seuls responsables.

Pensez-y. Combien de choses se sont passées aujourd’hui que nous aurons oubliées ce soir?

Le bâtard qui vous a fait une queue de poisson sur le chemin du bureau. La collègue qui a laissé filé un petit pet très léger, à peine audible, et qui a immédiatement lancé un coup d’oeil circulaire paniqué pour s’assurer que personne n’avait entendu. Vous avez entendu.

Mais on oublie tout ça. Et pourtant on se souvient très bien de certains événements très lointains.

C'est dingue non? On s’en souvient parce qu’on fait l’effort de s’en souvenir. Pour les intégrer à la collection d'événements qu’on imagine être la clef de notre vie.

Et peut-être qu’elle m’arrangeait bien, l’histoire que j’imaginais être celle de ma vie.

Parce qu’elle me donnait une excuse.

C’est facile pour personne de commencer dans la vie. De trouver la lutte dans laquelle on est le moins mal-à-l’aise. De trouver sa place dans le monde. Et puis on s’y fait. On se trouve un point d'ancrage. Et à partir de là on construit. On vit.

Mais moi je m'étais trouvé une bonne excuse pour ne pas entrer dans la vie. Des raisons pour m'apitoyer sur mon sort. Pour ne pas commencer le combat. Alors que tout ce qui comptait, c'était d'avancer.

Donc la vraie question n'est certainement pas de savoir quels événements ont façonné la personne que nous sommes devenue.

La vraie question, c'est de savoir lesquels de ces événements nous permettent d'écrire une histoire qui nous permette d'avancer.

Parce que c'est tout ce qui compte. Ecrire une histoire de notre vie qui nous permette d'avancer.


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10.11.16

Comment j'ai vaincu les crises de panique


Si vous pouviez changer un truc chez vous, un seul, comme-ça en claquant des doigts, ce serait quoi?

Pour moi la réponse c'était "arrêter d'avoir ces crises de panique".



Si vous n'avez jamais eu de crise de panique en gros ça se passe comme ça: vous êtes en train de mourir.

Et de perdre la tête. En même temps.

L'impression que votre corps vous lâche. Votre coeur bat 200 à l'heure. Vous n'arrivez plus à respirer. Votre cerveau part en vrille. C'est la fin. Et en plus vous devenez fou. Ca peut durer comme ça pendant plusieurs heures.

Perso j'étais un habitué. Les crises de panique, j'en avais eu depuis presque 10 ans. Parfois tous les jours.

Si vous n'avez jamais eu de crise de panique je sais ce que vous êtes en train de vous dire. "Relax coco. Pète un coup. Y'a pas de quoi se mettre dans des états pareils. Raisonne-toi un peu".

Le truc c'est que ces crises sont très difficiles à contrôler. C'est psychologique, mais c'est surtout physique. Et si vous y êtes sujet vous savez de quoi je parle. C'est presque impossible à contrôler. Mais c'est possible.

Depuis que j'ai décidé de vraiment prendre les choses en main ces putain de crises sont complètement terminées. Fini. Mais ça n'a pas été immédiat. Et peut-être que ça marchera pour vous, mais peut-être que ça ne marchera pas. J'en sais rien. Tout ce que je peux vous dire c'est que pour moi ça a marché.


1. Réaliser

La première étape c'est de réaliser ce qu'est une crise de panique. L'identifier quand elle est en train d'arriver.

Vous n'êtes pas en train d'avoir une crise cardiaque. Une crise cardiaque se manifeste par une douleur au coeur. Vous n'êtes pas en train de devenir fou non-plus. Vous n'allez pas vous évanouir. Vous n'allez pas mourir (tout-de-suite). Votre santé n'est pas en danger.

Une crise de panique ca survient quand une angoisse souvent sournoise, tapie dans l'ombre, nous empêche de respirer correctement. En particulier, la respiration est bloquée au niveau du sternum. Juste entre vos deux tétons.

C'est ça, une crise de panique. Et c'est ce qui est en train de vous arriver. Comme ça a déja été le cas par le passé. Et vous n'avez toujours pas claqué.

Il faut ensuite bien savoir que ce qui engendre la crise, c'est souvent la peur de la crise.

Chaque crise contribue donc à renforcer votre condition. Rappelez-vous en la prochaine qu'une crise pointe le bout de son nez. C'est une incitation rationnelle à l'éviter. Et chaque élément rationnel, qui vous ancre dans la réalité, est bienvenu.

2. Respirer

Quand une crise de panique survient c'est très difficile de se forcer à respirer correctement. Justement parce que c'en est la cause. Mais si vous y parvenez, la crise s'en va d'elle-même. Pouf. Comme par magie.

Respirer profondément du bide et par le nez pendant 5 secondes. Maintenez pendant deux secondes. Puis expirez pendant 5 secondes. En deux minutes la crise disparaît.

Un autre truc qui peut aider c'est de fixer des choses stables, qui ne bougent pas. Comme vos chaussures sur le sol par exemple.

3. Se bouger

Faire du sport fréquemment. En particulier ce qui s'appelle du HIIT (pour High Intensity Interval Training). Les crises ont disparu juste après que je m'y sois mis.

Le HIIT ça consiste à se pousser à fond pour de brèves périodes. Puis se reposer. Et recommencer. 5, 6, 7 fois de suite.

Vous pouvez faire ça en courant, en vélo ou sur toute autre machine de la salle de sport. Allez à fond pendant 30-45 secondes. Il faut vraiment que vous soyez essoufflé. Puis récupérez en allant très lentement pendant 90 secondes. Recommencez à fond pendant 30-45 secondes. Et ainsi de suite.

C'est aussi la meilleure façon de perdre du gras et de devenir plus résistant. Comme ça en passant.

4. Bien manger

C'est-à-dire sain. En particulier évitez les sucres, rapides ou lents, trop raffinés. Genre les petits gâteaux d'après le dinner ou les pâtes que vous bouffez tous les soirs devant la télé. Pas besoin d'être ta mère pour savoir que c'est pas bon.

C'est comme ça que j'ai vaincu les crises de panique. Ca m'a vraiment aidé tout ça. Et j'espère que ça vous aidera vous-aussi, ou ceux de vos proches qui subissent ces épisodes pas très marrants.

Prochaine étape : la méditation. Je sais, tout le monde s'y met. Et ben bientôt moi-aussi. Dès que j'ai trouvé la patience.


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