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16.2.14

Les sanglots d'Anita


C'est quand elle m'a dit qu'elle allait sauter par la fenêtre que j'ai décidé de foutre le camp. Chacun ses emmerdes.

Anita est une vraie cinglée.  Elle m'a envoyé un texto désespéré la semaine dernière, deux mois après nos cochonneries de fin d'année.  Un texto sans équivoque avec des photos assez sexy.  Elle me proposait d'aller boire un verre et sûrement beaucoup plus.

Il fait très froid à New York vous savez.  Les poules hibernent.  Moi aussi.  C'est pas la fête niveau sexe.  Alors je me suis dit "pourquoi pas?".


(une des photos)

Je la retrouve en fin de journée dans une Steakhouse de l'Upper East Side.

New York est une ville enjouée mais les Steakhouses sont déprimantes.  L'Upper East Side aussi.  Je comptais sur Anita pour réchauffer cette nuit glacée.

J'entre dans le resto et c'est exactement ce que j'imaginais.  Un bar truffé d'avocats-médecins-businessmen à l'aube du troisième âge.  Entourés de femmes à la quarantaine endormie cherchant à se caser avec un tas de fric.  Une pick-up scene qu'on observe avec une musique de funérailles dans la tête.

Anita m'attendais au bar.  Très séduisante.  Et puis elle a ouvert la bouche.

Elle est apparemment devenue mannequin pour l'agence Ford.  Je n'en croyais pas un mot.  Mais je suis un garçon poli et je feignais d'y croire.  Elle semblait ravie.

Mademoiselle se plaît à se donner des grands airs.  A ses yeux les New Yorkais sont unsophisticated.  Des brutes sans la moindre classe.  Tout ça était dit avec une espèce de dédain dans le regard qui me donnait envie d'avaler mon steak et de foutre le camp.

Mais la fermeté de son petit cul était gravée dans ma mémoire et le mien est resté sagement assis sur sa chaise.  A écouter des histoires qui n'avaient pour autre but que de la faire passer pour la reine de New York City.

Anita se voit comme une fille splendide.  Et c'est vrai qu'elle est belle.  Mais rien qui ne sorte du commun des mortelles à New York.  Elle m'assurait pourtant que tous les hommes de cette ville lui tournaient autour comme des chiens après leur os.

Un certain "surgeon for the head" par exemple.  Un type dont elle a fini par partager la vie après l'avoir largué par deux fois pour cause d'insatisfaction sexuelle caractérisée.

Elle a quitté le pauvre bougre une première fois juste après avoir découvert son petit pénis. Quand le type a sorti son engin au comble de l'excitation elle a explosé de rire en lui disant qu'il serait tout juste bon à se curer les dents.

Elle a quand même décidé de lui donner une seconde chance pour s'apercevoir que le bonhomme ne pouvait limer plus de deux minutes sans se retenir d'envoyer la sauce.  Le pauvre en a repris pour son grade en se faisant cette fois traiter de "little girl".




Mais l'idée de passer quelques années avec un neurochirurgien multi-millionaire ne lui déplaisait pas pour autant.  Surtout si elle pouvait gratter la moitié du magot en passant.  Elle venait donc d'emménager dans son gigantesque appartement sur Park Avenue.  Les raisons de son texto commençaient à s'éclaircir.

Anita commençait à avoir un coup de trop dans le nez et s'est mise à évoquer notre rencontre précédente.  Elle me palpait la bite à travers le pantalon.  En se remémorant tout haut et dans les moindres détails ce qu'elle tenait dans la main.  Elle en parlait beaucoup trop fort. Surprenant pour une fille qui se donne des airs de comtesse des Carpathes.

C'était marrant quand les seuls à l'entendre s'émoustiller étaient les trois types qui tendaient l'oreille juste derrière nous.  Mais quand tout le bar était mis au fait de mon intimité tout ça devenait franchement gênant.

C'est alors qu'elle m'a lâché: "you and me it's just for fun".  Enfin une bonne nouvelle.  Je n'en demandais pas tant.  Et surtout pas plus.

Mais il était déjà tard, j'étais fatigué par mon petit bourdon hivernal et on m'attendait à la maison.  On a donc pris rendez-vous pour la semaine suivante.  Dans un palace de 59th Street où elle se chargeait de réserver une chambre.  Ca devenait intéressant.

Je me pointe chambre 806 quelques jours plus tard et elle avait sorti le grand jeu.  Petite robe rouge.  Bas noirs.  Talons hauts.  Une pute de luxe...  Mais à l'oeil.

Je débouche une bouteille de champagne qu'on a descendu en quinze minutes.  Elle me dégrafe le pantalon alors que j'ouvrais la seconde et engouffre ma bite dans sa bouche.  Avec les deux mains.  En gémissant.  Elle était morte de faim.

Se vautrer dans le luxe de cette chambre de palace.  Le champagne qui me montait à la tête.  La pipe qui faisait l'objet de sa plus grande application.  Sa petite robe qui laissait entrevoir le haut de ses bas.  Tout ça m'a rendu dingue.  J'ai perdu tout contrôle.

Alors je l'ai penchée en avant sur le canapé et j'ai retroussé sa petite robe.  J'ai fait glisser son string le long de ses bas et l'ai pénétrée aussi profond que je pouvais.  Je la défonçais sans m'arrêter.  Elle mouillait le long de ma jambe.  Elle criait très fort.  Elle a jouit très vite.

Je l'ai ensuite portée sur le lit pour la baiser dans tous les sens.  A chaque fois qu'elle était sur le point de jouir les pires saloperies lui sortaient de la bouche.  "French bitch".  "Filthy cunt".  Celles dites en croate étaient sûrement pires.

Elle m'insultait et elle hurlait de plaisir.  Je n'avais jamais entendu une fille jouir si longtemps. Ou si cradement.

Après chaque orgasme elle riait en reprenant son souffle et me suppliait de continuer à la défoncer encore plus fort.  Crazy in the head, crazy in the bed comme ils disent.  J'ai fini par lui éjaculer sur tout le visage comme elle me le demandait expressément.  Un garçon poli.

Cette baise-marathon m'a ensuite plongé dans un profond sommeil.  Mais j'ai été réveillé par des sanglots.  Les sanglots d'Anita.

Elle était affalée dans le fauteuil et pleurait à grosses larmes.  Je lui ai demandé ce qui n'allait pas.  Elle a fini par se confier en descendant la seconde bouteille de champ'.



"Ma vie est un enfer.  Tout ce que je sais faire c'est séduire des hommes riches.  Faire en sorte qu'ils tombent amoureux.  Et partir.   
Je me suis mariée avec le premier.  Il était Américain.  Et raisonnablement blindé. Je ne l'ai jamais aimé.   
Ca m'a permis d'obtenir une green-card et un peu d'argent quand on a divorcé.  C'était pas assez.  J'ai déjà tout dépensé.  Maintenant il m'en faut un autre et je l'ai trouvé.  On va se marier.  Il est beaucoup plus riche que le premier.  Je l'aime encore moins."

Une pute de luxe je vous dis.  Un petit côté Satan en prime.  Je ne cherche pas à me donner le beau rôle dans cette histoire parce que je n'ai rien d'un saint mais cette fille me donnait la nausée.

"Je veux que toi et moi on continue à se voir.  Comme ça, à l'hôtel.  Qu'on s'amuse.  Qu'on dépense son argent ensemble.  Et quand j'en aurai la moitié, peut-être qu'on se mettra ensemble qui sait?  Je veux qu'on fasse ça tous les deux."

Ses délires commençaient à me taper sur les nerfs.  Toute sa personne commençait à me taper sur les nerfs.  Je l'avais trop entendue.  Je ne me serais jamais permis de la juger mais elle me demandait mon avis et tentait de m'impliquer dans ses plans tordus.  Je le lui ai donné sans la ménager.

Elle m'a dit qu'elle se jetterait par la fenêtre si je parlais sérieusement.  C'est alors que je suis sorti de cette chambre qui sentait le sexe comme la grotte de deux bêtes sauvages.  Chacun sa vie.


5446 That's My Number / Ball and Chain by Sublime on Grooveshark
"Give it to me, one time, 
Give it to me, two times,
Give it to me, three times,
Give it to me,  four times"


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