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20.8.15

Les folles


Il existe dans la vie des points de rupture. Des moments où l'on décide de tout changer.

J'ai passé plus de 15 ans dans une sorte de brouillard. Je ne regrette pas ces années. Elles ont toutes comptées. Mais aujourd'hui j'essaye d'en sortir. J'ai pas mal changé depuis qu'on s'est laissé.

Déjà fumer c'est terminé. Cigarettes et tout le reste. Plus de drogues ou si peu. Bravo. Merci. Ca fait presque 8 mois.

pill


Ca aura pas été facile et j'y pense à peu près tous les jours vous savez. Alors pour compenser je me suis mis à faire du sport. Beaucoup de sport. Et à bouffer que des trucs bons pour la santé aussi. Fini les steaks de steroïds et le poulet aux antibiotiques.

Ca a l'air chiant à mourir mais vous savez quoi? C'est pas si mal que ca. Je pète la forme et les crises d'angoisse semblent terminées.

Par contre mon esprit s'est éclairci. J'y vois plus clair. Et ça c'est pas forcément mieux.

Le passé ressurgit en rafales de flashbacks. C'est comme des pointes qui piquent à travers le brouillard des années.

Des souvenirs lointains pointent le bout de leur nez. Des évènements complètement oubliés m'obsèdent toute une journée. Je regrette ce que j'ai mal fait - beaucoup plus ce que je n'ai pas fait.

Le lien entre ma situation d'aujourd'hui et celui que je serai demain me semble limpide. Bref. J'y vois plus clair.

Mais je réalise aussi certains trucs auxquels je n'avais jamais vraiment pensé.

Par exemple: je n'ai jamais aimé que les folles. Les filles complètement cinglées. Les seules qui me fassent vraiment bander.

Ce sont Anne et Liz qui m'en ont fait prendre conscience. Deux filles rencontrées le mois dernier.

Anne. Journaliste suèdoise. Très beau visage. Grande blonde et mince. On s'est rencontré dans un bar de Greenwich Avenue et elle portait un petit short noir avec des collants noirs et un blouson de cuir.

On s'est mis à discuter. Impossible d'empêcher mon regard de glisser le long de ses jambes. Pareil pour le mec d'à-côté d'ailleurs.

Au début elle avait l'air plutôt normale. Très marrante aussi. Et puis elle s'est mise à parler de son boulot.

Le kif d'Anne c'est les emmerdes. Les vrais. Et je ne vous parle pas de la clef qu'on a oubliée dans l'appart'. Plutôt de ceux qui se terminent par des morts. Beaucoup de morts.

Elle aime tellement ça que c'est son job. Reporter specialisée dans les catastrophes. Les typhoons aux Philippines avec des rues jonchées de cadavres. Le Japon, mais seulement juste après qu'une centrale nucléaire ait explosé. C'est ça qui la fait triper.

Elle a été à Caracas aussi mais seulement pour interviewer le chef du gang responsable de la plupart des enlèvements du pays. Un type assez dangereux. Elle l'a rencontré chez lui. Elle s'était mise à sa merci complète mais la petite avait encore tous ses doigts.

Moi les emmerdes, j'essaye plutôt de les éviter. Elle se mettait la tête dedans jusqu'au cou. C'est la seule chose qui la fasse vibrer.

Juste avant qu'on aille chez elle Anne m'a avoué que depuis toute petite elle est fascinée par les infos à la télé. Par le fait que l'attention du monde entier puisse se porter à un endroit particulier. Au même instant. Elle veut se trouver exactement là où toutes les caméras sont tournées.

Au milieu de la plus grande misère. On a niqué comme rarement j'ai niqué. Crazy in the bed crazy in the head comme ils disent.

Alors Anne c'est une chose. Mais Liz c'en est une autre. Une vraie dingue. Folle à lier.

folle


On s'est aussi rencontré dans un bar et elle était déjà ivre morte. Ivre morte. Elle tombait de son tabouret toutes les deux secondes.

Alors en bon chacal qui a senti le coup facile je me suis assis à-côté d'elle. Elle s'est approchée pour me montrer ses photos Instagram.

Après trois minutes elle m'a demandé pourquoi je ne l'avais pas encore embrassée. Je l'ai embrassée. Elle m'a mordu la lèvre comme une affamée en me serrant la bite à travers le pantalon.

On est sorti de ce bar et Liz s'est mise à marcher. C'était une bombe atomique. 9/10 minimum. Niveau mannequin, vraiment. Très grande, avec une longue robe rouge qui lui collait le long de son corps très fin. Plutôt musclé. Rien que de la regarder marcher et j'en avais déjà une mi-molle.

On marchait dans la rue en s'embrassant et j'étais maintenant excité au point de lui attraper les fesses à pleines mains. En pleine rue. Et son cul était vraiment fantastique. Elle m'a sussurré a l'oreille que je n'en verrai pas beaucoup des comme-ça dans ma vie. J'en pouvais plus.

Elle m'a dit qu'elle habitait dans le coin alors on s'est dirigé vers chez elle. Chaque atome de mon corps tendait vers un seul but: la niquer.

Mais en arrivant en bas de son immeuble elle m'a dit que je ne pouvais pas monter. Qu'elle n'était certainement pas le genre de filles à faire monter des types chez elle juste après les avoir rencontrés. Grosse surprise. Douche froide.

Liz m'a donc demandé de la suivre et on s'est embrassé sur un banc pas loin de chez elle pendant au moins une heure. Je l'ai un peu doigtée aussi.

J'insistais un peu. Mais il n'avait rien à faire. Je ne mettrais pas les pieds chez elle ce soir.

Alors cette fois c'est moi qui lui ai demandé de me suivre. On est entré dans Riverside, le parc juste en face. Il était environ trois heures du matin. Et parce qu'elle n'était pas le genre de filles à ramener des types à la maison comme ça je l'ai niquée contre le mur du parc en levrette.

Elle a gardé ses talons hauts. Seul son petit cul franchement incroyable dépassait de sa robe rouge. Pour bien se faire défoncer. Je passais mes mains sous sa robe pour les faire courir le long de ses longues jambes fines. Ses muscles se contractaient. Elle était en train de jouir. Une baise crade avec une fille sublime.

 Trois jours plus tard je faisais tranquillement mon footing quotidien le long de l'Hudson. Il faisait beau et très chaud. Et devinez qui je croise cinq minutes après être repassé devant ce mur de Riverside Park?

Nos regards se sont croisés. Elle était avec un mec. Il portait une alliance et elle aussi. Pendant quelques secondes Liz semblait se dire qu'on s'était déjà vu quelque part, sans avoir la moindre idée d'où on se connaissait. Si toutefois on se connaissait.

Une vraie folle. De loin les plus funs.

Certaines choses ne changeront probablement pas.


Hey
You're crazy bitch

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